mardi 20 novembre 2007

"MAM" s'attaque à la délinquance routière


Comme RTL vous le révélait il y a dix jours, les sanctions vont s'accentuer contre les chauffards. Selon le projet de loi d'orientation et de programmation de la sécurité intérieure, qui devrait être examiné par les députés au premier trimestre 2008, Michelle Alliot-Marie souhaite sanctionner plus lourdement les trafiquants de points du permis de conduire. Autres mesures envisagées : le durcissement des sanctions contre les récidivistes et la lutte plus appuyée contre l'alcool ou la drogue au volant.

Guerre aux vendeurs de points

Le ministère de l'Intérieur a élaboré des "pistes pour éradiquer le trafic des points de permis, durcir les sanctions contre les récidivistes et lutter avec davantage de fermeté contre l'alcool ou la drogue au volant", affirme "Le Parisien" dans son édition dominicale (18 novembre). Confirmant une information que vous avait déjà donnée RTL la semaine auparavant.

Parmi les nouvelles sanctions prévues dans le projet de loi d'orientation et de programmation de la sécurité intérieure (Lopsi 2), figurent la création d'une peine de trois ans de prison pour tous ceux qui achètent, vendent ou donnent leurs points de permis de conduire. Une peine assortie d'une amende de 45.000 euros. Il faut dire que depuis que le gouvernement a durci, à coups de radars automatiques, la répression à l'encontre des chauffards et autres contrevenants au Code de la route, le trafic des points explose. Entre amis, en famille, et parfois contre de l'argent, un nombre croissant d'automobilistes acceptent de se livrer à un commerce de cession de points.

La ministre exige des mesures très sévères. Ainsi, si un automobiliste présente un taux d'alcoolémie supérieur à 0,8 g/litre, c'est-à-dire nettement au-delà du seuil légal de 0,5 g/litre, il pourrait être contraint d'équiper sa voiture d'un éthylotest électronique antidémarrage. En clair, le conducteur sera obligé de souffler avant de prendre la route. Si le test est positif : impossible de démarrer. Ce dispositif existe. Certains constructeurs, comme Renault, le proposent déjà en option. Cette mesure a pour but d'éviter les récidives, car l'alcool est devenu la première cause de mortalité. Ce sont 1.200 vies qui pourraient être épargnées chaque année si les conducteurs respectaient le taux légal.
Tests salivaires
Michèle-Alliot Marie prône aussi la généralisation des tests salivaires, destinés à contrôler la consommation de stupéfiants, notamment le cannabis. Ces tests étaient en expérimentation depuis le début de l'été. Reste qu'une partie du corps médical met en doute la fiabilité des ces tests, qui devraient selon eux être accompagnés d'un prélèvement sanguin.

Autre mesure prévue dans cette future loi contre la délinquance routière, l'installation de nouveaux radars sur le bord des routes, notamment sur le réseau secondaire. A la fin de cette année, 2.000 appareils seront en fonctionnement. Ces mesures doivent permettre d'atteindre l'objectif affiché par le président : moins de 2.500 morts sur les routes d'ici 2012, soit une diminution de moitié du nombre de victimes. Outre la loi, les services de Michèle Alliot-Marie ont annoncé que dès, le 1er janvier, un courrier d'alerte sera envoyé systématiquement à tous les conducteurs dès qu'ils auront atteint la moitié de leur capital points (six pour le permis normal et trois pour le probatoire).

Le volet sécurité routière de la Lopsi 2 devrait être présenté avant la fin de l'année, en même temps que le reste du texte, devant le Conseil des ministres. Il devrait être examiné au premier trimestre 2008 par les députés à l'Assemblée.

L.F. avec Guillaume Coche

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