lundi 5 octobre 2009



«JE DEMANDE de faire toute la lumière sur ce harcèlement dont j’ai été victime de la part de la gendarmerie, pourtant je pense que j’ai toujours été un honnête citoyen…» Après avoir écrit ces quelques mots et ses dernières volontés, le 7 septembre dernier, Jean-Paul Goulefert, 57 ans, a retourné son de chasse contre lui et mit fin à ses jours. Pourtant, rien ne prédestinait cet agriculteur de Charmes, près de Vichy, père de trois enfants, passionné de foot et investi dans la vie de son village, à un épilogue aussi tragique.
« Ce n’était pas du tout quelqu’un de dépressif. On ne comprend pas. On veut savoir pourquoi on en est arrivé là », insiste Jean-Philippe, le fils de la victime. Sa famille vient de déposer une plainte contre X pour « provocation au ».
Tout remonte au 7 juin lorsque Jean-Paul Goulefert est interpellé près de chez lui au volant de son véhicule par deux gendarmes de la brigade d’Ebreuil (). L’homme subit un contrôle d’alcoolémie positif qui affiche 0,48 g. Mais la situation dégénère. Echange de noms d’oiseaux, altercation musclée entre les deux gendarmes et l’agriculteur, qui est finalement placé en garde à vue. L’affaire se poursuit devant le tribunal en juillet.
Jean-Paul Goulefert est alors condamné à trois mois de prison avec sursis pour conduite en état d’ébriété avec récidive. Il doit aussi verser à l’un des deux gendarmes 750 € de dommages et intérêts. Mais l’histoire n’en reste pas là. Selon son avocat, Maître Portejoie, « après cet incident, mon client a fait l’objet d’un harcèlement permanent de la part des gendarmes, qui passaient plusieurs fois par jour devant son domicile, à vitesse réduite, jetant des regards insistants.
Ils le suivaient très régulièrement. Lassé, il a préféré mettre fin à ses jours. De son côté, la gendarmerie n’a pas souhaité faire de commentaire sur cette affaire, préférant attendre les résultats de l’enquête.

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