
Où est passé le gendarme Philippe Noguère ? Homme aguerri à la montagne, « athlète complet » selon un officier du groupement de gendarmerie de l'Aveyron, il a disparu depuis maintenant plus de onze jours dans la zone dite du « Fer à cheval », sur l'Aubrac, non loin de Nasbinal. Dans cet écart où l'altitude dépasse 1 000 mètres, le vent glacial peut faire descendre les températures bien en dessous de zéro durant la nuit. Et la densité de population est très faible.
« Pour nous le plus probable est l'hypothèse d'un accident » expliquait récemment le colonel Remond, commandant du groupement de gendarmerie de l'Aveyron. Évidemment, les recherches ont aussi été menées dans d'autres directions. Mais comme l'homme est connu pour sa solidité, sa rigueur et que son arme de service est restée au râtelier dans sa caserne, la crainte majeure reste l'accident de montagne.
Hier, profitant d'un relatif redoux, une trentaine de gendarmes de l'Aveyron, du Cantal et de la Lozère ont relancé les recherches. « Elles n'ont jamais cessé, précise le commandant Thiercy. Nous avons aussi reçu le renfort de personnes qualifiées qui connaissent bien le terrain », chasseurs ou agriculteurs ont pu ainsi prêter main-forte. Mais malgré la double enquête, recherches de terrain et enquête judiciaire, aucune trace autre que la voiture n'a pour l'instant été retrouvée. Dans un premier temps, les gendarmes avaient fait appel à un chien spécialisé venu de Muret.
Un St Hubert qui reconnaît les « pistes froides ». Mais lui aussi est resté sans solution. Tout comme les deux hélicoptères qui ont tourné durant des heures. Dans un second temps, selon un témoignage recueilli en Lozère, les enquêteurs se sont aussi tournés vers les lieux de culte, les burons et les chapelles qui jalonnent le chemin de St Jacques de Compostelle : la probabilité que le disparu se soit réfugié auprès d'hommes d'Eglise leur semble faible.
« Il était toujours ponctuel au service et on ne pense pas qu'il ait pu faire ce choix » note le chef d'escadron. Mais avec l'inquiétude qui gagne, y compris ses collègues de caserne, l'idée d'une absence volontaire finirait presque par rassurer. Hier soir on attendait de nouveau de la neige sur l'Aubrac. Autour du Fer à cheval, le vent froid brûle la peau et personne ne souhaite au gendarme Noguère d'être encore dehors.
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