La zone de Dorlin est un
haut lieu de l'orpaillage illégal, planté depuis vingt ans au cœur d'un
véritable enfer végétal (ici, le démantèlement d'un site d'orpaillage en 2004).
«Les
autorités ont pris le contrôle de la zone d'orpaillage clandestin de
Dorlin , l'opération s'est déroulée sans affrontement». Le communiqué du
préfet de la région Guyane, Denis Labbé, est tombé mercredi vers 23 heures
à Paris alors qu'une vaste opération de gendarmerie avait été déclenchée dans
la journée contre ce site où deux
militaires ont été tués et deux
gendarmes grièvement blessés le 27 juin dernier lors d'une embuscade.
Lancées depuis 8 h 30 (heure locale), plusieurs vagues d'assaut ont
été menées par 170 hommes. Outre 60 gendarmes d'élite du GIGN, du Groupe des
pelotons d'intervention (GPI) et de la garde républicaine, une dizaine
d'enquêteurs de la section de recherches de Cayenne a été déployée avec l'appui
d'une centaine de militaires des Forces armées de Guyane (FAG).
Selon une source informée,
l'opération, qui s'est achevée à 15 heures (heure locale), vise à
«poursuivre la lutte contre l'orpaillage clandestin», à «sécuriser la zone de
Dorlin investie par des bandes armées » et à «apporter des éléments de preuve
concernant l'enquête» portant sur la sanglante fusillade du 27 juin. Pris
sous un tir nourri, deux «marsouins» affectés au 9e régiment d'infanterie de
marine (Rima) avaient été tués alors qu'ils patrouillaient au cœur de la forêt
amazonienne dans le cadre de l'opération «Harpie». Deux gendarmes du GPI
avaient par ailleurs été grièvement blessés au cours de ce que le procureur de
Cayenne a désigné comme une «embuscade organisée, marquant la volonté d'en
découdre avec les forces armées ». La fusillade avait éclaté lorsque la
colonne française, formée d'une quarantaine d'hommes surentraînés, s'était
approchée de Dorlin, un des sites aurifères les plus productifs de la région.
Dans ce haut lieu de
l'orpaillage illégal, les chercheurs d'or clandestins avaient édifié un complexe
de 350 maisons, agrémenté de bars, de bordels, d'une église et même d'un
cinéma, avant une grande opération de démantèlement en 2008. Depuis, sur des
dizaines d'hectares tapissés d'une épaisse voûte végétale, une multitude de
minichantiers d'extraction continuent à tourner sous l'emprise de bandes
criminelles qui se déchirent pour contrôler la zone.
Le bilan définitif de
l'opération menée mercredi doit être détaillé ce jeudi, lors d'une conférence
de presse au ministère de la Défense à Paris. Aucune information n'avait filtré
mercredi soir sur d'éventuelles arrestations ou des saisies.
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