jeudi 13 septembre 2012

Trois mille gendarmes de plus que prévu seront promus en 2012.

Militaires à part entière, les gendarmes sont entièrement à part pour l'avancement. Trois mille de plus que prévu seront promus en 2012. (Le Point)


La gendarmerie nationale ne conteste pas avoir mis en place un tableau d'avancement "complémentaire" pour ses personnels en 2012, comme nous l'avons écrit hier, mais a tenu à nous faire savoir dans quelles conditions ce petit coup de pouce a pu être mis en place. Tout d'abord, rappelle une source autorisée à la Direction générale de la gendarmerie, le budget de cette institution n'a plus rien à voir avec celui des armées. Ses personnels militaires ne sont d'ailleurs pas concernés par le sabrage des avancements imposé pour les trois années à venir à leurs camarades des armées, et leur tableau d'avancement au choix ne subira aucune restriction de 2013 à 2015. Explication : ils ne sont pas soumis aux règles du ministère de la Défense, mais à celles concernant le ministère de l'Intérieur. "Nous n'avons rien à voir avec les armées, rappelle cette source, sauf que nous sommes très attachés au statut militaire, indissociable de notre mission."
Les gendarmes n'ont donc plus rien à voir avec le ministère de la Défense, et c'est ce qui explique qu'ils ne soient pas du tout soumis aux mêmes règles budgétaires. Par exemple, en 2012, explique cette même source, "nous avons géré nos ressources de façon rigoureuse et nous terminerons l'année dans des conditions financières acceptables". Et de confirmer qu'effectivement c'est grâce à ces disponibilités financières non prévues que le directeur général de la gendarmerie a pu inscrire de son propre chef 3 000 sous-officiers au tableau d'avancement pour l'année 2012.


Tous les gendarmes sous-officiers
À la Direction de la gendarmerie, on précise en outre que le ratio d'encadrement est beaucoup plus faible que dans les armées. Toutes forces (terre, air, mer) confondues, le ratio d'encadrement serait de 16 %. À savoir que, pour 84 "hommes du rang", il y a 16 sous-officiers et officiers. Ce chiffre serait de 7,51 % dans la gendarmerie. Sauf que l'argumentation est biaisée par le fait que tous les gendarmes "de base" sont en réalité maréchaux des logis (grade équivalent à celui de sergent, et rémunéré comme tel avec les mêmes prérogatives). Si les critères retenus pour chiffrer le taux d'encadrement étaient les mêmes, l'encadrement de la gendarmerie serait de 100 % ! Mais curieusement, personne au gouvernement ne semble préoccupé par ce que la gendarmerie elle-même reconnaît être "une différence fondamentale : le gendarme est un exécutant, mais il est sous-officier".
 
Avancements bloqués : la gendarmerie n'est pas concernée... bien au contraire.
  

Le Pagre pourra être achevé dès cette année. 

 
Avancements bloqués : la gendarmerie n'est pas concernée... bien au contraire
La Gendarmerie nationale n'est pas concernée par le blocage de 30% des avancements. Certes, ses personnels sont militaires mais ils relèvent désormais du ministère de l'Intérieur (Programme 152) et non de la Défense (programme 178). Si la situation est plus favorable chez les gendarmes, c'est d'abord parce que leur masse salariale est dans les clous, contrairement à la situation des armées, dénoncée par la Cour des comptes.

La gestion très prudente de l'Arme explique, pour une grande part, ce bon résultat : les effectifs sont maintenus en légère sous-réalisation, ce qui laisse du grain à moudre et une certaine marge de manoeuvre. Ainsi le Plan d'adaptation du grade aux responsabilités exercées (Pagre) sera achevé cette année, au terme de cinq ans. Contrairement aux inquiétudes exprimées, il n'y aura pas de glissement sur 2013 et 3000 sous-officiers seront promus d'ici à la fin de l'année.

Une donnée structurelle explique également la différence entre la Gendarmerie et les Armées : son taux d'encadrement. Il est de 15,9% dans les armées et de seulement 7,51% dans la gendarmerie. Certes, les métiers sont différents, mais le résultat est que la pyramide des grades chez les gendarmes est moins couteuse que celle des armées. Pour 95.000 hommes et femmes, la gendarmerie compte 63 généraux (armée de terre : 180) et 450 colonels (armée de terre : 1400).

Globalement, la gendarmerie tire bien son épingle du jeu avec le nouveau gouvernement. La sécurité intérieure faisant partie des priorités politiques, elle va pouvoir recruter un peu moins de 500 personnels supplémentaires au cours des trois prochaines années, alors qu'elle en avait perdu 6000 au cours des trois dernières.
 
Mercredi 12 Septembre 2012

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