mardi 22 décembre 2009

L’affaire aurait pu avoir de graves conséquences. Des armes de guerre ont été dérobées à l’armurerie de la compagnie d’Alès. Deux famas et deux pistolets automatiques ainsi que des munitions ont été volées par un gendarme adjoint volontaire. Le jeune homme a, en plus, bien préparé son coup, déjouant ainsi toutes les mesures de sécurité habituelles.

En fait, les quatre armes ont été subtilisées et remplacées par des modèles factices, des pièces particulièrement bien imitées. Du coup, le forfait n’a pu être décelé tout de suite. La substitution s’est faite en juin et le vol n’a été constaté qu’en septembre. Entre temps, la gendarmerie n’avait pas renouvelé le contrat du jeune homme et ce dernier avait trouvé un emploi dans le pénitentiaire.
Une fois la supercherie

découverte, la gendarmerie a mobilisé ses moyens et son personnel pour retrouver ces armes de guerre d’une efficacité redoutable. Le famas, qui équipe également l’armée française, a une portée maximale de 3 200 m, tire des balles de 5,56 mm, au coup par coup ou en automatique, pouvant percer un casque à 300 m. « Autant dire qu’entre les mains du grand banditisme ou dans les quartiers sensibles, c’est le genre d’armes qui peut faire de gros dégâts », avoue un spécialiste. Le meurtre du petit Amar, à la mi-décembre à Lyon, avec une arme automatique en est un exemple.

Rapidement, l’enquête s’est orientée vers l’ancien gendarme adjoint. Le jeune homme avait vendu à des collectionneurs trois des armes volées, des passionnés qui fréquentent les stands de tirs. Les armes ont été récupérées. Restait le denier famas, toujours dans la nature. Une enquête serrée, émaillée de surveillances et d’écoutes téléphoniques a permis de mettre fin à l’affaire. La semaine dernière, l’arme a été retrouvée dans le milieu proche du grand banditisme héraultais. Un homme a été interpellé. L’ex-gendarme adjoint volontaire est écroué depuis les faits et les collectionneurs seront poursuivis pour recel.

Une affaire délicate pour laquelle le parquet d’Alès comme la gendarmerie n’ont pas souhaité communiquer.
Thierry DUBOURG

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