dimanche 28 octobre 2007

Constat accablant d'un audit des Finances sur l'organisation des forces de l'ordre


Le rapport de l'inspection des Finances, qui préconise 8 à 10.000 suppressions d'emplois de policiers et de gendarmes dans le cadre de la réforme de l'Etat, s'appuie sur un audit de sécurité dressant un constat accablant des dépenses et de l'organisation des forces de l'ordre.


Daté du 10 octobre, cet audit, dont l'AFP a obtenu une copie, a été réalisé par une équipe de fonctionnaires dirigée par François Mongin, inspecteur des Finances, chargé de mission sur la réforme de l'Etat, en vue de la révision générale des politiques publiques (RGPP)


C'est sur la base de cet audit que M. Mongin a ébauché divers scénarios permettant à l'Etat de faire des économies (réduction d'effectifs, suppression de la moitié des brigades de gendarmerie...).


Révélées le 23 octobre, ces suggestions ont suscité un tollé et M. Mongin a été désavoué par les ministres de tutelle (Intérieur et Défense) des policiers et des gendarmes.
Pour mener à bien son audit, l'équipe dirigée par M. Mongin affirme avoir rencontré les principales directions police/gendarmerie.


Dix "fiches techniques", dont le contenu pourrait relancer la polémique soulevée lors de la révélation des premières propositions de M. Mongin, ont été établies.
Ainsi, au chapitre du temps de travail des policiers, un sujet très sensible, les auteurs de l'audit affirment que les RTT, "à moyen et long terme", font "peser des risques de rupture sur l'action des services et leur capacité opérationnelle".



"L'administration vit à crédit", écrivent-ils, soulignant l'impossibilité de récupérer les heures supplémentaires et les repos compensateurs accumulés par les policiers, "12 millions, au 31 décembre 2006".
Ils suggèrent de solder ces heures "à hauteur de 50 millions d'euros" et de "réviser le temps de travail" des policiers.


Concernant les dépenses, ils tirent à boulets rouges. L'entretien des véhicules de police et de gendarmerie est jugé "trop coûteux", "mal mesuré" et les coûts d'assurance "excessifs".
Ils pointent le nombre de "sinistres" dans la police -15.000 par an pour 33.000 véhicules - en préconisant une franchise d'assurance de 150 euros pour les policiers.


Le parc immobilier des gendarmes - des militaires logés par l'Etat -, toujours selon cet "audit", est "fragmenté" et "vétuste". Il faudrait, assènent ses auteurs, supprimer certains logements de fonction et faire payer aux gendarmes leur consommation d'eau (11 millions d'euros en 2004).
Côté maintien de l'ordre (CRS de la police et gendarmes mobiles), ils préconisent de tailler dans les effectifs (suppression de 26 unités sur les 188 existantes) afin de les recentrer "sur leur coeur de métier".


Enfin, sur la sécurité routière, l'audit dénonce des forces qui ne sont "pas concentrées" sur les "zones les plus dangereuses", à savoir le réseau secondaire en zone rurale où la mortalité "est la plus importante".





1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonsoir,
Une dépêche AFP du 22/10/07 indique que les ministres de l'intérieur et de la défense ont dénoncé mardi à l'assemblée nationale l'idée de supprimer une brigade sur deux (8 à 10.000 suppressions à l'horizon 2011) émise par cet inspecteur des finances (en plus du fait que ce document de travail prévoyait parmi les déférentes pistes de réforme une mise sous tutelle des gendarmes sous la coupe exclusive de la place Beauvau).
Une idée "féconde et merveilleuse" a ironisé M. Morin (en parlant de ceux chargé de réfléchir à la réforme de l'État). Mme Alliot-Marie quant à elle a précisé que "la sécurité des Français est un sujet assez important pour qu'on ne se satisfasse pas d'idées simplistes et dépourvues de tout contact avec les réalités". Ajoutant qu'elle était prête à le répéter si c'était nécessaire ...

D Lombard