Draguignan: les gendarmes annulent leur manifestation prévue mercredi
Les gendarmes qui avaient appelé à manifester mercredi au Luc-en-Provence (Var) contre l'incarcération de leur collègue de Draguignan, mis en cause dans la mort d'un homme qui s'évadait, ont annulé cet appel, après avoir rencontré le patron de la gendarmerie nationale.
"Le rassemblement est annulé. Nous avons été entendus" a déclaré l'un d'eux à l'AFP, après que le général Guy Parayre, directeur de la gendarmerie nationale, a fait le voyage de Paris au Luc-en-Provence pour tenter de dissuader les mécontents d'y participer.
Le rassemblement, auquel 5 à 600 gendarmes étaient attendus, visait à manifester le soutien des gendarmes à leur collègue, mis en examen et placé en détention provisoire après son implication dans la mort d'un homme qui s'évadait menotté, vendredi soir, de la gendarmerie où il était en garde-à-vue.
"Le père du gendarme mis en cause, lui même ancien officier de gendarmerie, a appelé à ne pas manifester" a précisé un autre gendarme.
Interrogé par l'AFP, le général Parayre a reconnu que l'affaire avait suscité "émotion" et "incompréhension" chez les gendarmes : "il y a une certaine émotion parmi les gendarmes, ils m'ont fait part de cette émotion, de cette incompréhension face à certaines décisions" a-t-il indiqué.
Il a confirmé qu'il avait demandé aux mécontents de ne pas manifester. Tout en reconnaissant aux gendarmes "un droit d'expression", il a souligné que ce droit devait passer par la voie hiérarchique et administrative.
Christian Estrosi, réélu dimanche député UMP dans les Alpes-Maritimes, a critiqué mardi la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie pour sa gestion du dossier de Draguignan.
"Ce qui se passe m'inquiète. Je ne voudrais pas qu'on donne le sentiment de jeter l'anathème sur la gendarmerie nationale" a déclaré M. Estrosi, en regrettant "cet esprit de suspicion permanente" vis-à-vis de ceux qui sont "en charge de la sécurité publique.
De son côté Mme Alliot-Marie, a souligné qu'"elle a souhaité, comme il est normal en de telles circonstances, qu'une enquête interne soit menée et qu'entre temps une mesure de suspension soit prise", à l'égard du gendarme, tout en veillant à ce que "la protection juridique lui soit accordée pour qu'il puisse être défendu dans les meilleures conditions. C'est ainsi, en faisant la preuve de notre souci de transparence que peuvent être le mieux soutenus l'institution, comme ceux qui la servent" a-t-elle expliqué dans un communiqué.
Joseph Guerdner a été tué d'une balle au thorax et touché par deux autres, a indiqué le procureur de la République Christian Girard.
"La cause de la mort est due à la trajectoire de la balle qui a traversé le thorax" a-t-il précisé à l'AFP, à l'issue de l'autopsie, pratiquée à l'hôpital de La Timone à Marseille.
Les deux autres balles "sont sans conséquence, elles sont entrées et sorties sans occasionner de lésion de la masse musculaire" à l'épaule droite et au cou du côté droit, a ajouté le procureur.
Une reconstitution sera organisée à une date non arrêtée.
Une reconstitution sera organisée à une date non arrêtée.
Après les incidents qui ont émaillé la nuit de dimanche, la police a interpellé un jeune homme de 18 ans, soupçonné d'avoir incendié un véhicule. Ayant reconnu les faits, il a expliqué mardi devant le tribunal correctionnel "avoir reçu 100 euros des Gitans pour brûler des voitures".
Déjà connu des services de police et déjà condamné, il a été condamné à 6 mois de prison avec sursis et 200 heures de travail d'intérêt général. Le procureur avait requis trois ans de prison dont la moitié avec sursis.
Déjà connu des services de police et déjà condamné, il a été condamné à 6 mois de prison avec sursis et 200 heures de travail d'intérêt général. Le procureur avait requis trois ans de prison dont la moitié avec sursis.
Mychele Daniau AFP/Archives - © 2008 AFP
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