mercredi 28 mai 2008

Le Luc-en-Provence : Un général dépêché dans le Var pour apaiser ses troupes

MAM dans le viseur de Christian Estrosi (à lire dans Le FIGARO - Cliquez sur le lien)


L'intention des gendarmes de manifester, après l'incarcération de leur collègue auteur des coups de feu mortels à Draguignan, montait crescendo, en dépit de l'entrevue avec le préfet Jacques Laisné, lundi soir. Il se disait en effet que cinq à six cents gendarmes en tenue étaient attendus aujourd'hui au Luc-en-Provence, dans un rassemblement symbolique pour manifester en silence.
Dans le même but, une manifestation silencieuse des sympathisants et des familles de gendarmes devait avoir lieu hier après-midi devant le palais de justice de Draguignan. Il n'en a finalement rien été.
Mais il n'en fallait pas plus pour que le directeur général de la gendarmerie, Guy Pareyre, fasse le déplacement depuis Paris pour tenter d'apaiser les esprits. Non pas auprès de la base, mais selon une procédure toute militaire qui voulait que son message fût transmis par le truchement des officiers varois.
« Drame personnel et familial »
Annoncée au dernier moment aux médias, la visite du général d'armée a eu lieu hier en fin d'après-midi, dans les locaux du peloton autoroutier du Cannet-des-Maures. Arrivé vers 17 h 15 depuis la proche base de l'aviation légère de l'armée de terre (Ea Alat), le général Pareyre a consacré à ses hommes une heure et demie d'entretien à huis clos dont il a rendu compte en deux petites minutes, au sortir de la caserne en voiture.
« Il y a une certaine émotion des gendarmes du fait de leur incompréhension de la décision des magistrats. Quand il y a mort d'homme c'est un drame, lorsqu'il y a perte de la liberté, c'est aussi un drame personnel et familial », indiquait-il en assurant que ses hommes pouvaient avoir confiance en leurs institutions.
« Évidemment, je leur demande de ne pas manifester. Les gendarmes ont des droits d'expression clairement définis au sein des instances de participation. Ils se sont exprimés auprès de leur hiérarchie et les comptes rendus ont été faits. Ils se sont confiés selon le mode normal et je pense qu'ils ont confiance en leurs chefs. »
Le général sortait enfin de ses propos un brin militaires et stéréotypés pour se montrer plus humain. Évoquant toute la compréhension qu'il avait pour des hommes sans cesse sollicités et vivant une violence qui s'exprime au quotidien.
Malaise grandissant dans les casernes
Car au travers ce mouvement de solidarité pour l'un des leurs, les militaires font sans doute aussi valoir un malaise grandissant dans les casernes, où effectifs et moyens ne sont pas à la hauteur des missions.
Et s'il se murmurait dans la soirée que la tendance était à l'apaisement, rien ne dit que le défilé silencieux, avec dépôt des armes, initialement prévu au Luc, n'aura pas lieu aujourd'hui.
Ce dont le général Pareyre se disait ignorant, affirmant laconiquement : « Je ne suis pas organisateur de manifestations. »

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