lundi 26 mai 2008

Première nuit en prison pour le gendarme de Draguignan

L'officier qui a abattu un homme vendredi soir durant son évasion de la gendarmerie de Draguignan a été mis en examen dans la nuit de dimanche à lundi pour coups mortels.
Ce sera finalement «coups mortels» et non «homicide volontaire». La qualification retenue par les magistrats instructeurs est moindre que celle retenue par le procureur pour l'ouverture de l'information judiciaire. Le gendarme qui a abattu un homme vendredi soir a été mis en examen dans la nuit de dimanche à lundi. Il a été placé sous mandat de dépôt et doit être à nouveau présenté devant le juge des libertés et de la détention dans quatre jours. Il a demandé, comme l'y autorise la procédure, un délai pour préparer sa défense.
Des membres de la communauté du voyage, à laquelle appartenait la victime, ont exprimé leur colère dans la soirée devant le palais de justice de Draguignan. Ils ont allumé un feu, renversé deux voitures et brûlé une troisième. Les gendarmes mobiles ont chargé et utilisé des gaz lacrymogènes pour les disperser. Dans la nuit de samedi à dimanche, trois véhicules avaient déjà été incendiés dans la cour de la gendamerie ou a été tué José Guardner.
La mère de la victime a été reçue par le procureur. «Elle s'est déclarée satisfaite de la décision de justice même si c'est peu par rapport à sa douleur», a -t-il déclaré. Elle a été autorisée, ainsi que la famille de la victime, à voir dimanche la dépouille de son fils à la morgue avant l'autopsie prévue lundi à Toulon.
Sept coups de feu
Le ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie avait demandé samedi la suspension du gendarme. «La mort d'un homme est toujours un drame, quelles qu'en soient les circonstances.», a-t-elle déclaré. Le ministre a adressé ses «condoléances à la famille et aux proches».
José Guardner, 27 ans, père de trois enfants, a été tué vendredi soir par trois des sept balles tirées par le gendarme, alors qu'il tentait de s'évader, menotté. Il était gardé à vue dans une affaire d'agression à main armée et de séquestration d'un chauffeur-routier.
«L'homme interpellé a profité du fait que la lumière de l'escalier s'est éteinte pour sauter par une petite fenêtre,» a raconté la procureur. «Le gendarme a fait les sommations et a tiré sept coups de feu dans sa direction. Trois projectiles l'ont atteint dont l'un perforant dans le thorax». Il s'est alors réfugié dans une propriété voisine. Puis il a grimpé dans un arbre d'où il est tombé. Grièvement blessé, il a été mis en position latérale de sécurité mais en dépit des secours, il est décédé.
Des expertises balistiques et une reconstitution doivent être effectués, ainsi que des examens radiologiques pour savoir si la mort pourrait également avoir été causée par le saut de 4,60 m effectué par le fuyard.

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Le gendarme soupçonné d'avoir abattu vendredi un homme qui fuyait durant sa garde à vue à Draguignan (Var) a été mis en examen la nuit dernière pour coups mortels, selon le procureur de la République de Draguignan Christian Girard.

Le gendarme a été placé sous mandat de dépôt et doit être à nouveau présenté devant le juge des libertés et de la détention dans quatre jours car il a demandé, comme l'y autorise la procédure, un délai pour préparer sa défense, a précisé le procureur.

Parallèlement, des incidents qui n'ont pas fait de victime ont émaillé la soirée devant le palais de justice de Draguignan où les gendarmes mobiles ont chargé et utilisé les gaz lacrymogènes pour disperser une cinquantaine de membres de la communauté du voyage, à laquelle appartenait la victime, qui ont allumé un feu, renversé deux voitures et en ont brûlé une troisième.

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