La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie a demandé la suspension du gendarme et une enquête interne "sans délai".
Selon le procureur de la République de Draguignan, Christian Girard, l'homme avait été autorisé à fumer dans l'escalier durant sa garde à vue mais la minuterie s'est éteinte et il en a profité pour sauter par une fenêtre à 4,60 m au dessus d'une cour, devant les habitations des gendarmes où vivent les familles.
"Le gendarme a fait les sommations et a tiré sept coups de feu dans sa direction. Trois projectiles l'ont atteint dont l'un perforant dans le thorax", a expliqué le procureur.
Un pistolet de calibre 11,43 a été trouvé par les gendarmes dans le véhicule de la victime, a-t-il précisé lors d'une conférence de presse. De source policière, le pistolet était armé.
La victime, Joseph Guerdner, sans profession et appartenant à la communauté des gens du voyage, vivait dans un campement à Brignoles.
Il avait trois enfants âgés de 10 mois, 3 et 7 ans, a précisé sa soeur aînée Mauricette Schatz (bien: Schatz), ajoutant que la victime "avait fait pas mal de bêtises dans le passé" mais était sous contrôle judiciaire et en voie de réinsertion.
Selon le procureur, il était connu de la justice pour de nombreuses infractions et recherché pour l'agression à main armée et la séquestration d'un chauffeur-routier, affaire dans laquelle trois personnes ont déjà été écrouées.
Les gendarmes ont profité de son pointage pour un contrôle judiciaire à la gendarmerie de Brignoles pour l'interpeller puis le transférer à Draguignan.
Le procureur a souligné "la grande détermination à s'évader" de la victime, "n'hésitant pas à se provoquer des blessures" en s'arrachant l'un des bracelets entravant ses mains.
Atteint de trois projectiles, il a réussi à sauter le grillage ceinturant la compagnie de gendarmerie puis à se réfugier dans l'enceinte d'une école privée qui jouxte la gendarmerie. "Il s'est caché dans des buissons, puis a grimpé dans un arbre d'où il est tombé. C'est sa chute qui a attiré l'attention des gendarmes qui le recherchaient", selon le procureur.
En dépit des secours, l'homme grièvement blessé est décédé vers 22hH30, moins d'une heure après son évasion survenue à 21H40.
Le magistrat souhaite savoir "si l'utilisation de l'arme s'était effectuée dans le respect de la réglementation spécifique aux gendarmes", différente de celle de la police et qui leur donne le droit de faire usage de leurs armes dans le cadre d'évasions.
La qualification d'homicide volontaire a été retenue pour la garde à vue du gendarme auteur des tirs, officier de police judiciaire et maréchal des logis-chef de la brigade de recherches de Draguignan, afin de ne "rien négliger" a dit le procureur qui a saisi l'inspection technique de la gendarmerie.
"J'ai voulu signifier aux familles que rien n'était laissé de côté", a-t-il insisté, précisant les avoir reçues.
Le préfet du Var Jacques Laisné a demandé des renforts expliquant craindre "des agressions contre les gendarmes et contre les bâtiments publics".
A Draguignan, une quarantaine de proches de la victime restaient rassemblés devant la gendarmerie protégée par un peloton d'intervention de la gendarmerie mobile en tenue anti-émeutes.
Draguignan : le gendarme auteur des tirs mis en examen
L.D. (lefigaro.fr) avec AFP25/05/2008 Mise à jour : 14:40
L'officier qui a abattu un homme vendredi soir durant son évasion de la gendarmerie de Draguignan doit être mis en examen dimanche pour homicide volontaire.
Après une garde à vue prolongée, le gendarme qui a abattu un homme vendredi soir devrait être mis en examen dimanche pour homicide volontaire. Selon la procédure pénale, le gendarme, qui est officier de police judiciaire, maréchal des logis-chef de la brigade de recherche de Draguignan,devrait comparaître devant un juge des libertés et de la détention qui décidera de le placer en détention ou sous contrôle judiciaire.
José Guardner, 27 ans, a été tué vendredi soir par trois des sept balles tirées par ce gendarme, alors qu'il tentait de s'évader, menotté, pour fuir une garde à vue. Son autopsie sera pratiquée lundi à l'hôpital Font-Pré à Toulon.
Le ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie a demandé samedi la suspension du gendarme, et qu'une enquête interne soit menée «sans délai». «La mort d'un homme est toujours un drame, qu'elles qu'en soient les circonstances.», a-t-elle déclaré. Le ministre a adressé ses «condoléances à la famille et aux proches».
Dans la nuit de samedi à dimanche, trois véhicules ont été entièrement incendié, dans la cour intérieure de la gendarmerie de Brignoles, là ou José Guardner a été tué. Des morceaux de tissu ont été retrouvés sous les véhicules incendiés.
Sept coups de feu
Sans profession et appartenant à la communauté des gens du voyage, José Guardner vivait dans un campement à Brignoles. Son nom était apparu dans un dossier récent concernant l'agression et la séquestration d'un chauffeur routier. Après trois interpellations, les gendarmes de la section de recherche de Marseille étaient sur sa piste. Ils avaient profité de son pointage pour un contrôle judiciaire à la gendarmerie de Brignoles pour l'interpeller puis le transférer à Draguignan.
«L'homme interpellé a profité du fait que la lumière de l'escalier s'est éteinte pour sauter par une petite fenêtre. Le gendarme a fait les sommations et a tiré sept coups de feu dans sa direction. Trois projectiles l'ont atteint dont l'un perforant dans le thorax», précise Christian Girard, procureur de la République de Draguignan.
Blessé, José Guardner a malgré tout réussi à sauter le grillage qui ceinture la compagnie de gendarmerie puis à se réfugier dans une propriété voisine. «Il s'est caché dans des buissons, puis a grimpé dans un arbre d'où il est tombé. C'est sa chute qui a attiré l'attention des gendarmes qui le recherchaient», selon le représentant du parquet. Grièvement blessé, il a été mis en position latérale de sécurité mais en dépit des secours, il est décédé.
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