dimanche 29 juin 2008

Carcassonne: 16 blessés lors d'une journée portes ouvertes dans une caserne


CARCASSONNE (AFP) - Seize personnes, dont une majorité de civils, ont été blessées dimanche, dont quatre grièvement, lorsqu'un militaire a ouvert le feu à balles réelles pour une raison inexpliquée lors d'une journée portes ouvertes dans une caserne de Carcassonne.
Le drame s'est produit lors d'une démonstration de libération d'otages du Groupe de commandos parachutistes (GCP) du 3e Régiment de parachutistes d'infanterie de marine (RPIMa).
Le colonel Benoît Royal, chef du Sirpa-Terre (service d'information de l'Armée de terre), a fait état auprès l'AFP de 16 blessés, dont quatre grièvement atteints, le pronostic vital étant engagé pour deux d'entre eux.
"Pour une raison incompréhensible, des munitions à balles réelles ont été utilisées à la place de cartouches à blanc", a-t-il indiqué, soulignant "l'incompréhension et la perplexité" de l'armée de terre devant cet événement.
Il a confirmé que les blessés étaient en majorité des civils, parmi lesquels nombre de familles de militaires. Deux ou trois enfants seraient au nombre des victimes, a-t-il ajouté.
Le préfet de l'Aude, Bernard Lemaire, a précisé sur France 3 qu'un enfant figurait parmi les deux blessés dont le pronostic vital est engagé. Il y a quatre enfants au total, selon lui, parmi les blessés, ainsi qu'un seul militaire.
L'auteur des coups de feu, un sergent du 3e RPIMa, a été placé en garde à vue.
"La question qui se pose est +est-ce-que le militaire a fait un geste criminel ou pas?+. Pour l'instant, personne ne peut y répondre", a précisé le préfet.
"La thèse qui prédomine, c'est qu'il y a eu erreur, sous réserve des investigations qui sont engagées par la gendarmerie", a-t-il ajouté.

Selon une source de la direction de la gendarmerie nationale, "des armes ont été saisies et mises sous scellé, et les auditions de plusieurs personnes ont débuté". "Toutes les hypothèses sont envisagées", a ajouté cette source.
Les blessés ont été transférés vers des hôpitaux à Carcassonne, Narbonne, Perpignan et Toulouse et le Plan rouge a été déclenché, a indiqué la cellule de crise installée à la préfecture de l'Aude.
Cinq hélicoptères, onze véhicules de soins des sapeurs pompiers et deux ambulances du Smur ont été mobilisés.

Le Plan Rouge a été déclenché par le préfet de l'Aude, peu après l'accident, survenu peu avant 18h00 dans le cadre de Journées portes ouvertes, organisées samedi et dimanche à Carcassonne, a-t-on précisé de même source.
Dans un communiqué, le président Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il attendait "au plus tôt le résultat des enquêtes déjà diligentées pour en tirer les conséquences qui seront exemplaires".
Il a assuré les familles de "toute sa sollicitude", indiquant qu'il "partage(ait) avec elles leur douleur à l'occasion de ce drame. Mes premières pensées vont aux victimes. Tout sera mis en oeuvre pour les soigner".
La brigade de recherches de Carcassonne, qui a reçu le renfort de la section de recherches de Montpellier, a été dépêchée sur place.
Le Premier ministre François Fillon a demandé "à la justice de faire toute la lumière sur les raisons pour lesquelles des tirs à balles réelles se sont produits lors d'une journée de démonstration au grand public des activités de cette base."
Le ministre de la Défense Hervé Morin devait se rendre à Carcassonne. "J'ai immédiatement ordonné une enquête de commandement afin que soient déterminées dans les plus brefs délais les circonstances d'un événement aussi dramatique", a précisé M. Morin.
Le 3e Régiment parachutiste de marine (RPIMa) compte quelque 2.000 hommes.

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