Manifestation de viticulteurs: tentative d'homicide sur des gendarmes, selon Alliot-Marie
20Minutes.fr avec AFP, éditions du 26/06/2008 - 16h18 dernière mise à jour : 27/06/2008 - 13h02
Pascal Guyot AFP ¦ Des manifestant se dispersent après un jet de grenades lacrymogènes par les forces de l'ordre, le 25 juin 2008 à Montpellier
Michèle Alliot-Marie a déclaré jeudi que des viticulteurs avaient "renversé mercredi une voiture de gendarmerie avec six gendarmes à son bord et tenté de l'incendier" lors d'une manifestation à Montpellier, qualifiant ce geste de "tentative d'homicide".
"Une voiture de gendarmerie a été renversée avec six gendarmes à son bord par des viticulteurs qui ont tenté de l'incendier, cela s'appelle une tentative d'homicide", a déclaré la ministre de l'Intérieur lors d'un déplacement au Raincy (Seine-Saint-Denis).
"On ne peut pas exprimer son désespoir avec le risque de faire mourir et en mettant en jeu la vie de gendarmes", a-t-elle ajouté. "Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas eu d'interpellations qu'il n'y aura pas de suites judiciaires, il n'y a pas d'impunité quand il y a destruction, a-t-elle poursuivi.
A Montpellier, le colonel Eric-Pierre Molowa, commandant du groupement de gendarmerie de l'Hérault, avait précisé auparavant à l'AFP que ces faits s'étaient produits à Montagnac, à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Montpellier. Mais selon lui, les militaires s'étaient "rapidement écartés" avant l'incendie de leur voiture.
Sur une route départementale, à l'entrée du village, des viticulteurs "encagoulés et armés de battes de base-ball", selon le colonel Molowa, sont descendus d'un bus qui les ramenait chez eux, après la manifestation de Montpellier. "Ils voulaient s'en prendre aux militaires qui se sont rapidement écartés et après, ils s'en sont pris aux véhicules qui ont été renversés et incendiés", a ajouté le colonel Molowa qui a souligné le sang-froid de ses hommes.
D'autres gendarmes arrivés sur place ont repoussé les assaillants. Par la suite, trois bus ont été immobilisés et les gendarmes ont vérifié les identités des quelque 150 occupants et pris des photos. "Une personne a proféré des propos racistes à l'encontre d'un gendarme de couleur. Il a été conduit au poste de police", a poursuivi le colonel Molowa.
"Je ne peux admettre qu'on s'en prenne aux gardiens de la loi", a déclaré de son côté le préfet de la région Languedoc-Roussillon, Cyrille Schott.
M. Schott s'exprimait à la préfecture, lors d'un point de presse destiné à dresser le bilan des dégradations commises après la manifestation de Montpellier. Ce sont des "débordements qu'on ne peut accepter", a dit le préfet.
Evoquant les dégradations commises dans l'Hérault dans la nuit, le préfet a fait état de deux véhicules de gendarmerie renversés et incendiés à Montagnac, d'un supermarché saccagé à Gignac, des vitres d'un centre des impôts et d'une banque brisées à Pézenas.
Dans l'Aude, des viticulteurs de retour de Montpellier ont saccagé le rayon vins d'un supermarché de Narbonne et à Capendu, une agence du Crédit agricole a subi des dégradations, a poursuivi le préfet Schott.
"Je suis très conscient des préoccupations et de la douleur du monde viticole, a encore déclaré le préfet. Mais ça ne justifie pas les violences qui ont eu lieu après la manifestation".
Celle-ci avait rassemblé dans l'après-midi entre 5.000 et 12.000 personnes. Les viticulteurs du Languedoc-Roussillon, confrontés à la baisse des prix du vin, avaient manifesté dans le calme pour réclamer des aides d'urgence du gouvernement. Seuls quelques jets de pierres et de lacrymogènes avaient été échangés à Montpellier à l'issue du défilé.
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