Depuis sa prise de fonction, Manuel Valls est sur
tous les fronts. Pour son premier déplacement en province, le ministre de
l'Intérieur a estimé lundi à Marseille que la deuxième ville de France devait
"bénéficier du soutien et de l'attention de l'Etat". Pour autant, il
s'est refusé pour le moment à faire des annonces, notamment en termes
d'effectifs policiers.
Afin d'établir une première prise de
contact, Manuel Valls recevra
vendredi matin à 11 heures, place Beauvau, les syndicats.
Venu affirmer à Marseille sa
"détermination à lutter contre la délinquance, toutes les formes de
délinquance, contre le crime, après toute une série d'événements", le ministre de l'Intérieur a
ajouté qu'il était "important d'affirmer la volonté de l'Etat, de bâtir
des partenariats et pas uniquement dans le domaine de la sécurité". Se
disant "à l'écoute", il a ajouté que "le ministre de l'Intérieur
n'était pas que le ministre de la police", même s'il assumera sa tâche
"sans complexe, avec la plus grande détermination".
Après avoir rencontré les fonctionnaires
à l'hôtel de police, le ministre s'est rendu dans les quartiers Nord, devant le
lycée Saint-Exupéry près duquel, le 11 mai en plein jour, une fusillade avait
fait un mort et un blessé lors d'un nouveau règlement de comptes, le onzième
depuis le début de l'année dans la région.
Marseille "doit bâtir un lien
particulier avec l'Etat", a martelé Manuel Vallsdevant une
nuée de journalistes et sous une pluie battante. "Elle a besoin de la
solidarité nationale" même si elle compte de nombreux "atouts",
a-t-il souligné, évoquant un "sujet tout à fait prioritaire".
Interrogé sur le renforcement des
effectifs de police, promis par François Hollande lors de sa campagne
électorale, le ministre a répondu que ce n'était "pas ici ni
aujourd'hui" qu'il ferait des annonces. Estimant que "bien sûr",
"la police, la justice, la gendarmerie (étaient) des priorités", il a
ajouté qu'il "ferait en sorte qu'il y ait effectivement ces effectifs :
laissez-moi encore un peu de temps pour faire des annonces concrètes".
A la question de savoir si au niveau
national des nominations à la tête de la police étaient envisageables, Manuel
Valls a expliqué que si "les changements d'hommes pouvaient s'avérer
indispensables, (il savait) la loyauté, la compétence, l'engagement, de celles
et de ceux qui ont des responsabilités au niveau de l'Etat ou de la
police".
Interpellé par la sénatrice-maire (PS)
du secteur, Samia Ghali, sur la nécessité d'établir une "équité" au
niveau de la police dans ces quartiers "en souffrance", le ministre a
répondu qu'il réfléchissait à "déployer le maximum d'énergie, de forces,
sur le terrain".
Après une rencontre en fin d'après-midi
à la préfecture avec les responsables des services de police et de gendarmerie
des Bouches-du-Rhône, il était attendu à 19h30 au dîner annuel du Conseil
représentatif des institutions juives de France (Crif) de Marseille-Provence.
Manuel Valls doit repartir de Marseille mardi matin, après une dernière visite
à l'Etat-major interministériel de zone (Emiz) de Valabre dans les
Bouches-du-Rhône.
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